Après une grande hésitation, j’inaugure la section Restaurant du blog, même si je n’ai clairement pas la prétention de me croire critique gastronomique !
Il y a dix jours nous sommes allés passer une soirée entre amis à Pujaudran (32) au Puits Saint Jacques. Après deux mauvaises semaines, j’attendais cette soirée avec impatience, aussi bien pour le plaisir du moment avec des personnes que l’on aime, que le plaisir de la nourriture !
C’était la première fois que je franchissais les portes d’un restaurant doublement étoilé, ce n’est pas quelque chose qu’on fait tous les jours (à moins d’être critique ou milliardaire 😀 ), et j’avoue que j’étais un peu partagée. Je n’aime pas les services guindés et les endroits où, timide que je suis, on se sent scruté et pas à sa place. Ce ne fut pas le cas dans ce restaurant où j’ai trouvé le service présent juste ce qu’il fallait mais pas étouffant.
Le cadre était très joli, bâtiment ancien avec poutres apparentes, pas rustique du tout, décoration très naturelle avec beaucoup de goût (j’ai adoré les planches d’herbier encadrées), de grandes tables très espacées idéales pour l’intimité. (Pas de souci pour raconter des bêtises sans avoir un coup d’oeil furibond de la table d’à côté, primordial pour nous :p )
Mais place au plus important, le contenu de l’assiette ! Nous avions choisi un menu dégustation servi à l’ensemble de la table. Avant qu’il nous soit servi, nous avons eu quelques mignardises apéritives et une mise en bouche. Première assiette : cromesquis cèpes et brouillade d’oeuf, biscuit moelleux à la courge butternut et tomate confite, brouillade d’oeuf et oursin.
Mise en bouche : crème au boudin noir, glace betterave et chips de betterave. Un délice !
Le menu commence réellement maintenant, avec une première entrée extrêmement graphique, un carpaccio de crevettes de Palamos, gelée infusée au gingembre, galette croustillante, poivrons et yuzu. Le dressage impeccable qui me fait penser à un petit jardin, avec ces brins d’herbes est au service du goût. Léger doute sur le gingembre que nous n’avons pas senti, mais les petites notes de yuzu étaient extrêmement bienvenues, et tout était très équilibré.
Deuxième entrée :Saint Jacques poêlées, Raviole de tourteau en laitue de mer et betterave,
mousseux à la moutarde d’algues. Ah cette betterave ! Nous nous sommes demandés comment il était possible d’avoir un goût si pur de betterave. Incroyable ! L’algue était présente (plus dans la garniture que dans la moutarde selon mes papilles), jusque ce qu’il fallait, la moutarde n’emportait pas trop le reste, encore un très beau plat donc.
Place au poisson : Légine « Australe » cuite lentement, crème de pommes de terre au citron confit et romarin. Je crois que notre table fut unanime, cette crème de pomme de terre c’était quelque chose ! Le poisson était extrêmement fondant, les petites tuiles apportaient un croustillant bienvenu, peut-être qu’en salé c’est ce que j’ai préféré du repas.
Le tour de la viande fut venu, et je peux vous dire que j’étais déjà pas mal rassasiée, il ne faut pas avoir mangé trop lourd le midi ! C’était donc une volaille de cent jours finie au lait en deux services:
d’abord le Blanc cuit moelleux et lard de colonnata aux Pistaches. Une viande tendre et pas sèche du tout, un jus presque caramélisé, des épices juste ce qu’il faut et la note agréable des pistaches, sans parler du foie gras… Puis Macaronis farcis de ses cuisses et crème de foie gras. Présence agréable du salsifis en chips mais aussi presque confit, une pâte pas trop présente, c’était aussi très bon !
Le sucré maintenant ! Autant vous dire que pâtissière, je suis très exigeante, et il est rare que des desserts de restaurant me plaisent vraiment. Le premier est un coup de coeur ! Gavottes croustillantes de citron, salade d’orange aux perles safranées, sorbet aux quatre fruits. Le sorbet était divin, le dessert pas trop sucré, juste ce qu’il fallait, les points de sauce caramel étaient dingue, la crème à la vanille également, un dessert comme ça j’en mangerais tous les jours !
Dernier dessert :Fines feuilles de meringues croquantes, café et chocolat coulant,
glace à la fève tonka. Je crois que je n’ai jamais mangé de meringue aussi incroyable. Le sucre ne l’emportait pas trop, c’était très fin, et ça fondait en crépitant en bouche… La glace à la fève tonka était également sublime, petit bémol sur le chocolat qui m’a laissée perplexe. Trop fort par rapport au reste peut-être.
Nous avons terminé le repas avec un très bon café et des mignardises, et sommes repartis enchantés, après avoir même échangé quelques mots (timides de notre part) avec le chef Bernard Bach qui a fait le tour de toutes les tables. Un très bon moment !